L’arrivée de ce modèle cinq portes que certains qualifient de VUS tandis que d’autres font allusion à une familiale suscite le débat. Pour simplifier,on peut affirmer qu’il s’agit d’un VUS à toit abaissé ou une familiale à toit surélevé. Pourquoi ne pas parler de multisegment ? Avant d’aller plus loin, il
faut préciser que la gamme Crown récemment arrivée sur notre marché est constituée de deux modèles : il y a la berline appelée tout simplement Crown qui remplace la berline Avalon et ensuite le modèle cinq portes, le Crown Signia qui remplace pour sa part la Venza qui, comme l’Avalon, n’a jamais réussi à se faire justice sur notre marché.
Pour la petite histoire, sachez que les premiers véhicules Toyota importés au Canada en 1965 étaient le Crown, le Land Cruiser et le 700 UP100. Ces véhicules étaient distribués par un
importateur privé qui allait devenir un peu plus tard Toyota Canada.
Bref, Toyota revient à ses origines en identifiant ces deux modèles par une identification historique. Cependant, il n’y a rien de rétro dans la présentation extérieure de ce modèle. Si autrefois les stylistes de ce constructeur avaient une imagination relativement restreinte lorsqu’il fallait
dessiner une carrosserie, c’est véritablement chose du passé. Sans être un modèle révolutionnaire, le Signia se démarque par une section avant très stylisée comprenant une grille de calandre très atténuée, tentant presque de nous faire croire qu’il s’agit d’un véhicule électrique. Elle surplombe une vaste prise d’air tandis que son capot plongeant se termine par une minuscule ouverture longitudinale. Toujours dans un élément de stylisme avancé, les feux de route sont très allongés et très étroits tandis que des phares antibrouillard sont localisés dans un réceptacle doté d’une pointe vers le bas.
La section arrière est dotée d’un hayon légèrement plus court que la moyenne des VUS en raison du dégagement moindre pour le toit. Ce qui donne l’impression d’être une familiale.
Est-ce une Lexus ?
Dès qu’on prend place à bord, on est impressionné par la présentation sophistiquée de l’habitacle et de la planche de bord en particulier ainsi que la qualité des matériaux et de la sellerie qui recouvre les sièges. C’est vraiment une coche au-dessus de ce que Toyota nous propose
généralement, même si c’est quand même très bien. Par exemple, sur notre modèle d’essai qui était une version Limited, les sièges étaient recouverts de cuir.
Comme le veut la tendance actuelle sur les véhicules de prix plus élevés, l’écran qui abrite les cadrans indicateurs est de 12,3 pouces tout comme l’écran d’information qui lui est juxtaposée à sa droite. Sur cet écran, se retrouvent les programmes Apple CarPlay et Android auto. Toujours au chapitre de l’info divertissement, notre modèle d’essai était doté d’un système audio JBL à11 haut-parleurs. Les sièges avant sont confortables et proposent de multiples réglages tout en étant
chauffants et ventilés tandis qu’à l’arrière c’est une banquette pleine largeur qui permet d’accueillir trois occupants. Elle est chauffante également, mais, comme dans tous les véhicules, la place centrale à l’arrière n’est pas la plus confortable. Soulignons au passage que le dégagement pour les jambes à l’arrière peut être qualifié de généreux tout comme l’espace arrière réservé
aux bagages (702 litres) qui est encore plus généreux lorsque le dossier arrière est abaissé (1872 litres).
Exclusivement hybride
Si ce modèle avait été dévoilé il y a une dizaine d’années,c’est certain qu’un moteur V6 se retrouverait sous le capot associé à une boîte de vitesses d’au moins huit rapports. Mais, autres temps autres mœurs, et cette fois nous retrouvons un moteur quatre cylindres hybride de 2,5 litres associé à deux moteurs électriques afin d’optimiser la traction aux quatre roues. La puissance totale est de 240 chevaux, ce qui semble assez modeste compte tenu du gabarit de la Signia. Et il n’est pas surprenant de constater qu’il est associé à une boîte de vitesses à rapports continuellement variables dotés d’une technologie propre à Toyota qui élimine pratiquement tous les inconvénients associés à ce type de transmission.
Si vous faites partie des gens qui craquent pour la silhouette de la Crown et que vous appréciez les performances plus relevées, la berline propose une version Platinum dont la puissance du moteur turbo compressé est supérieure de 200 chevaux à celui de la Signia.
Malgré tout, ce que plusieurs peuvent qualifier de modeste comme puissance affiche des temps d’accélération que l’on peut qualifier sans exagérer de modeste puisqu’il faut un peu plus de 10 secondes pour boucler le traditionnel 0-100 km/h départ arrêté.
Du solide
À défaut de nous proposer des accélérations à l’emporte-pièce, la conduite de cette Toyota est fort agréable. À son volant, on a une sensation de solidité, de sécurité tandis que le comportement routier est sans surprise. Il est vrai que la direction est quelque peu déconnectée de la chaussée, mais cela semblait une caractéristique de tous les véhicules produits par ce constructeur. À l’usage quotidien, sur la grand-route et mêmes sur des routes sinueuses, ce multi segment se comporte d’une façon correcte, sans surprise, et ça non plus être intimidé par des virages prix à des vitesses
supérieures à la limite affichée.
Et curieusement, il s’agit de ce type de véhicule que l’on apprécie même si les performances sont plutôt modestes alors que l’ensemble est exceptionnel et je ne suis pas le seul chroniqueur automobile de le souligner.
Vendu moins cher le modèle Lexus équivalent, le Signia est un modèle passablement luxueux, d’une finition sérieux et proposant une habitabilité de bon aloi tout en offrant la polyvalence d’un hayon donnant accès à un espace pour les bagages assez généreux.
De plus, si vous ne croyez pas avoir besoin d’un modèle à trois rangées de sièges, le Crown Signia devrait faire partie d’une courte liste de modèles envisagés.