Il n’y a pas à dire, elle en jette la Volkswagen ID.Buzz. Surtout avec sa carrosserie bicolore rappelant son illustre ancêtre des années 50 et 60. Sauf que nous sommes au XXIe siècle et que la balade était électrique.
Jusqu’à l’arrivée de la variante LWB, l’ID.Buzz n’était disponible qu’en 5 places pour les familles (en Europe). Pas assez. Cela change avec l’ID.Buzz LWB. LWB pour "long wheelbase" à savoir à empattement long ajoutant 25 cm. Dès lors, il y a 7 vraies places, du coffre et… plus d’autonomie. Ainsi, la batterie de 86 kWh utiles (91 kWh bruts) a 7 kWh de plus que l’ID.Buzz standard avec le même moteur. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est toujours bon à prendre. On en reparlera. Il est temps de prendre le volant de ce cube de 4,96 m de long pour un trajet autoroutier en direction de la campagne de Flandre occidentale, près de Courtrai (Belgique).
Combi bus
Le démarrage s’effectue tout simplement avec le pied sur le frein et la main tournant le sélecteur derrière le volant. Et c’est parti entre les clins d’œil des passants admiratifs devant le look néo-rétro de notre petit cargo. On en viendrait presque à leur faire le signe des surfeurs pour frimer. D’autant que nous sommes en expédition, la nuit se passera sur des matelas pneumatiques après une fête dont on assure l’ambiance musicale. Dès lors, hormis votre serviteur et ses trois passagers, il y avait dans le coffre, 3e rangée rabattue, les sacs, la valise, les matelas gonflables, les sacs de couchage, l’ampli, les enceintes, une grande caisse de câbles et micros, et… la boule disco. Tout est rentré derrière le hayon (électrique en option) et au-dessus de l’espace de rangement pour les câbles et les accessoires obligatoires (boîte de secours et triangle par exemple), sans devoir dérouler le couvre-bagages. Les pieds de micros ont toutefois dû s’installer derrière les sièges arrière. Mais c’était très facile. Cette rangée est coulissante. Et comme il est prévu que l’on puisse entrer par la porte coulissante (électrique en option) pour accéder à la 3e rangée, les sièges se replient. So easy, sans faire de vague…
Ambiance de vacances
En position droite de capitaine de bord, le conducteur a face à lui une planche de bord qui semble interminable. Une surface non exploitable. Mais heureusement, il y a un vide-poche devant le passager au-dessus de la boîte à gants. On en trouve aussi un peu partout dans l’habitacle. Et pour le smartphone, il y a une fente près de volant devançant deux prises USB-C. Lesquelles ne sont pas nécessaires pour un téléphone doté de la recharge sans fil, puisque le réceptacle est un chargeur par induction. Il y a également de l’USB-C pour le passager avant et pour ceux qui se trouvent à l’arrière. La connectique est totale, dans un univers convivial, malgré le plastique. Pour la luminosité, le toit panoramique électrochrome change d’opacité en glissant le doigt sur un espace tactile au plafonnier. C’est rigolo ! Quant au verre isolant (devinez quoi : en option), il crée un cocon où même les invectives d’un ivrogne sont étouffées. Et pourtant, le moteur est silencieux – forcément !
Tchiki boum
Vous la voyez l’image d’Épinal des bobos dodelinant de la tête avec la musique, en vadrouille dans leur bus vert et blanc ? C’était nous durant ce test (même si on n’est pas vraiment des bobos). L’ID.Buzz incite à la flânerie . Et même sur autoroute, le bitume n’a pas la même saveur. On domine la circulation et la bande de gauche est permise grâce aux 286 ch (210 kW) du moteur installé sur l’essieu arrière du minibus. Son couple de 560 Nm facilite les accélérations tant est si bien qu’il passe de 0 à 100 km/h en 7,9 s avec le pied droit goofy. La vitesse maximale est de 160 km/h. Toutefois, l’encombrement du bazar incite à prendre les virages et les ronds-points avec délicatesse. Même si le point de gravité est bas grâce (ou à cause) du poids de la batterie. Cela reste tout de même un véhicule en forme de boîte de lait. Et pourtant, VW a su soigner suffisamment l’aérodynamique pour lui permettre d’affronter les longs trajets, bien aidé par un nouveau moteur pour la gamme VW ID, plus sobre.
Traveller
À la campagne, pépère, il est possible de rester sous les 19 kWh/100 km. Cela se corse évidemment à plus de 100 km/h avec une moyenne au-delà des 23 kWh/100 km. Nous avons eu de la chance, la température était printanière, de quoi espérer 300 km sur autoroute et plus de 400 km en cycle mixte. Néanmoins, il reste toujours possible d’espérer des relais de plus ou moins 2 h sur l’autoroute en toutes saisons, voire de plus de 2h30 quand la météo est généreuse, avant de chercher une station de recharge. Il faut ensuite faire une manœuvre pour poser la partie arrière droite du véhicule près de la prise. La vitesse de charge maximale est de 200 kW, mais bien évidemment, ce sont les logiciels de la borne et de la voiture qui décideront de la puissance réelle, du genre 125 kW. En tout cas, il faut prévoir au moins 30 minutes de pause pour récupérer 200 km d’autonomie, quand la météo n’est pas trop hivernale. D’ailleurs, pour les saisons froides, la voiture peut même disposer de sièges chauffants à l’arrière et d’un système de dégivrage intégré au pare-brise (en option !).
Poids limité
Pour le camping ou le recyparc, il est possible de tracter une remorque grâce à son crochet d’attelage électrique, avec 1000 kg autorisés sur le dispositif. Attention, avec des passagers, on dépasse les 3,5 T. Dans ce cas, il faut penser au permis adapté. Petit bémol de poids dans l’enthousiasme : la masse maximale autorisée du véhicule est de 3340 kg. Cela veut dire qu’il ne faut pas 7 piliers de rugby sur les sièges et leur barda dans le coffre de 306 l. Et quand tous les sièges sont rabattus avec l’ID.Buzz devenu cargo, les 2469 l maximaux doivent éviter de transporter du lourd. C’est une voiture familiale, pas pour les gros déménagements. D’ailleurs, le confort et l’ambiance lumineuse à bord est clairement orientée loisirs et vie quotidienne. L’écran flottant de la navigation et de l’infodivertissement est compatible pour l’appairage. Et puis, cerise sur le gâteau, malgré son gabarit, le rayon de braquage de l’ID.Buzz LWB et ses caméras facilitent grandement le créneau en ville. À condition de trouver au moins 5,50 m de libres pour l’installer.
La douloureuse
Super l’ID.Buzz LWB. C’est un minibus sympa à voir et à conduire. Pas besoin de wax pour rester sur la route. En prime, sa batterie de 86 kWh laisse entrevoir des possibilités d’excursions et de balades sans trop de compromis. Même si en hiver, il faudra revoir un peu ses ambitions à la baisse. Avoir le privilège de mener la barque à son bord demandera un beau sacrifice. Le prix d’appel de l’ID.Buzz LWB de 286 ch est de minimum 62.000 € TVAC (contre 56.000 € pour l’ID.Buzz de 5 places de 286 ch avec 79 kWh). Notre modèle du marché belge, en finition Pro avec toutes ses options (donc le pack infotainment à 1657 €, le pack confort à 3091 €, le dispositif d’attelage, les portes coulissantes et le hayon électrique à 3130 €, la carrosserie bicolore, la totale pour les aides à la conduite à 2585 €, un intérieur style à 4114 €…) coûtait la bagatelle de 85.722 € (et quelques centimes) ! Waouw, impact zone… En France, il faut compter minimum 58.400 € pour l’ID.Buzz Pro 7 places. En Suisse, le prix de "base" de la finition Pro en empattement long est de 71.000 CHF. Et au Canada, on atteint presque les 81.000 CN$. Voilà, voilà…
(Olivier Duquesne – Source : Volkswagen – Pictures : © Olivier Duquesne & Volkswagen)
2025-03-13T10:14:09Z