FORD EXPLORER ST 2025 : IL NE MANQUE QUE…

La génération actuelle du Ford Explorer est arrivée pour l’année modèle 2020. Elle revenait, en quelque sorte, aux origines du modèle avec non pas un châssis en échelle, mais plutôt une motorisation orientée de l’avant vers l’arrière, et non le gauche à droite. 2020 a aussi été l’occasion pour Ford de lancer la variante sportive ST de l’Explorer, une première pour le modèle.

Et pour 2025, Ford a procédé à un rafraichissement de mi-cycle de son VUS à trois rangées. Est-ce que ça a été l’occasion pour le constructeur de bonifier la conduite du VUS, ou encore de régler les problèmes de fiabilité endémiques du modèle? C’est ce que l’essai de la version ST 2025 m’a permis de découvrir.

Le style? Toujours une force

Pour 2025, quelques changements sont apportés à l’avant et à l’arrière du véhicule. La grille de calandre est plus large et plus haute, les phares ont été redessinés, tout comme la partie arrière avec des feux qui se prolongent sur le hayon, vers le centre. Ça se résume à ça.

Heureusement, les proportions sont conservées. Le capot est long, la cabine semble déportée vers l’arrière et le toit s’affaisse doucement. Dès le premier coup d’œil, on a l’impression que le véhicule est sportif, ce qui est accentué par les roues de 21 pouces de la version ST, lesquelles laissent entrevoir des étriers de frein rouges du plus bel effet. Notez aussi qu’à l’arrière, l’attelage de remorquage est de série, ce qui est un avantage par rapport à certains concurrents qui commandent plusieurs milliers de dollars pour l’ajouter.

Mais l’affaire, c’est que l’Explorer ST peut bien se permettre de l’inclure, compte tenu de son prix de base qui est de 69 135 $. Rajoutez quelques options et la facture monte à 73 455 $, tous frais inclus. À ce prix, il est le plus cher de la catégorie, exception faite de certaines versions du Dodge Durango qui peuvent être plus chères. Pour une version plus abordable, vous pouvez opter pour l’Active ou la ST-Line, mais vous devrez laisser de côté plusieurs équipements, comme le moteur V6 de la version ST.

Une bonne amélioration à bord

En 2020, l’Explorer avait fait un bond en matière d’ergonomie et de convivialité par rapport au modèle sortant, mais il y a un point qu’il avait loupé complètement, et c’était la qualité d’assemblage et de finition, carrément indigne du prix demandé pour le véhicule.

En 2025, le constructeur redessine l’habitacle pour le rendre plus sérieux. Le design est complètement repensé pour inclure une instrumentation numérique via un écran de 12,3 pouces pour toutes les versions. Celle-ci a une excellente qualité graphique et permet même d’afficher la carte de navigation, ce qui manquait aux véhicules Ford les plus récents.

L’écran central est maintenant de 13,4 pouces, placé en position portrait, et trône au sommet du tableau de bord. Celui-ci est le centre de commande du véhicule puisqu’il comprend l’infodivertissement, les commandes de climatisation et tous les réglages. De manière générale, l’ergonomie est bonne et la réactivité de l’interface n’est pas à prendre en défaut. Les applications Apple CarPlay et Android Auto sans fil sont aussi présentes et se connectent en un rien de temps. Je n’ai toutefois pas aimé l’onglet « Applications » qui rassemble toutes les fonctionnalités et les entasse dans un seul écran ; ça rend la lecture difficile.

Le fait que tout soit inclus dans cet écran laisse plus de liberté pour l’aménagement du reste de l’habitacle. La planche de bord a été repoussée vers l’avant pour donner un meilleur sentiment de dégagement, mais plusieurs astuces ont aussi été intégrées, comme cette tablette centrale. Elle comprend un chargeur par induction pour téléphone intelligent et même qu’un espace de rangement, et elle libère un autre espace de rangement placé plus bas, dans la console. Pour la convivialité au quotidien, c’est top, d’autant plus qu’il y a d’autres vide-poches vers l’arrière de la console.

La position de conduite est plutôt sportive. Plusieurs réglages sont disponibles pour les sièges, dont un support lombaire à trois coussins. Les renforts latéraux prononcés, combinés au suède qui recouvre les sièges, permettent de rester bien en place, même en conduite sportive. Le petit volant est aussi facile à prendre en main, et la visibilité est bonne partout.

Pour la famille

On accède à l’arrière avec une porte très grande qui dégage une grande ouverture, et les sièges baquets sont confortables. Ils permettent une position assise assez haute qui permet une bonne visibilité vers l’extérieur.

Pour accéder à la troisième rangée, un bouton se trouve sur le dossier du siège de deuxième rangée pour le faire basculer. L’accès est assez facile, mais sachez que le confort est plutôt minimal à cette troisième rangée, qui se rabat de manière électrique si vous avez besoin de plus d’espace de rangement.

Des bons points pour le toit ouvrant panoramique d’une grande dimension et aussi pour l’amélioration de la qualité de finition, nettement plus solide qu’auparavant. Le tableau de bord recouvert de tissu contribue à une apparence riche et soignée, mais certains plastiques demeurent encore de qualité moyenne. On sent leur rigidité et je m’attendais à mieux pour un véhicule aussi cher, d’autant plus que plusieurs modèles de la catégorie ont une finition assez relevée, comme le Mazda CX-90, le Hyundai Palisade et le Volkswagen Atlas.

ST pour Sport Touring?

La motorisation hybride a été éliminée il y a quelques années pour l’Explorer, ce qui ne laisse que deux choix. Les modèles les plus vendus seront mus par le 4-cylindres turbocompressé de 2,3 litres, tandis que les modèles ST et Platinum ont plutôt recours à un V6 biturbo de 3,0 litres dont la puissance atteint 405 chevaux et le couple 430 lb-pi. Il utilise une automatique à 10 rapports recalibrée pour 2025, et il transmet la puissance aux quatre roues par l’entremise d’un rouage intégral réactif qui favorise la propulsion.

Pour profiter de la mécanique, il faut exploiter les modes de conduite. En mode Normal, le véhicule est équilibré, et la puissance bien disponible. Dans les premiers rapports, en situation urbaine, on sent un peu la transmission travailler pour changer les rapports, avec quelques à-coups comme seule la 10-rapports de Ford peut le faire. Autrement, la motorisation est très bien adaptée au véhicule, avec de bonnes reprises et aussi une bonne accélération initiale, en plus d’une sonorité du moteur plutôt sportive qui va bien avec la nature du véhicule.

En mode Sport, ça devient une peu plus brutal avec une transmission plus saccadée, mais toujours aussi rapide, qui maintient les rapports inférieurs pour une meilleure réactivité de la mécanique. Le mode Eco fait exactement le contraire, en aseptisant la réaction de l’Explorer.

Ce mode est néanmoins avantageux quand il est question de consommation d’essence. Utilisé sur environ 200 km, il a permis d’abaisser la consommation de quelques dixièmes de litres/100 km. En conduite mixte sur 600 km, en exploitant les différents modes de conduite, j’ai fini la semaine avec une consommation de 10,6 litres/100 km au mois de mars. C’est moins que les 11,6 litres/100 km annoncés en conduite mixte, et je trouve que c’est bon considérant la puissance disponible.

De la fermeté

Évidemment, la version ST met l’accent sur la sportivité. C’est particulièrement manifeste sur les routes du Québec, composées en grande partie d’un agencement plus ou moins organisé de trous de différentes profondeurs, qui mettent à rude épreuve la fermeté de la suspension. De plus, les roues de 21 pouces sont très jolies, mais cognent dur. Pour une version sportive, je suis prêt à accepter ça, mais il se pourrait qu’une version Platinum, plus douce et absorbante, vous aille mieux si vous êtes à la recherche de plus de confort.

Là où le ST ne déçoit pas, c’est avec sa tenue de route. Le fait qu’il utilise une architecture longitudinale permet un meilleur équilibre des masses et, ainsi, un meilleur comportement routier. Il demeure très stable même quand on le lance à haute vitesse dans une courbe ; pas de sous-virage, pas de survirage, seulement une neutralité satisfaisante.

La direction à ratio assez court contribue aussi à donner un sentiment de connexion avec le véhicule, en plus d’améliorer l’agilité en conduite. Le tout est précis, comme on s’attend d’une version de performance.

Petite note sur le système de conduite semi-autonome BlueCruise, lequel est inclus avec cette version et un abonnement d’un an. Il maintient très bien le véhicule entre les lignes, sans à-coups, et permet de faire des changements de voies automatiques à la simple pression du clignotant. Le système s’est avéré efficace, même dans des situations où le marquage des lignes sur la chaussée était plutôt décoloré.

Et la fiabilité?

Le Ford Explorer ne manque pas de qualités pour le rendre intéressant dans cette catégorie, surtout en version ST qui n’a pas réellement d’équivalents. Mais, hélas, la fiabilité du modèle est carrément sous la moyenne depuis l’arrivée de cette génération, il y a 5 ans. Même les modèles plus récents ont subi leur lot de problèmes, ce qui n’a pas réellement de sens dans une catégorie aussi concurrentielle.

Compte tenu du fait qu’on n’a pas vu d’amélioration en matière de fiabilité, c’est un produit que RPM ne recommande pas pour l’année 2025.

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2025-04-30T22:07:32Z