Beaucoup vous diront que le Volkswagen Tiguan de deuxième génération était polyvalent, spacieux, assez économe de carburant et bien assemblé, mais peu de gens vous diront qu’il était passionnant à conduire ou distinctif. Il avait été pensé pour plaire au plus grand nombre, une stratégie qui a réellement fonctionné, puisqu’il est rapidement devenu le véhicule le plus vendu de la marque à l’échelle mondiale.
En même temps, le véhicule a perdu de son authenticité, de son unicité. En tentant d’augmenter les ventes, cette deuxième génération est devenue au passage plus générique. D’ailleurs, les amateurs de la marque n’ont pas manqué de souligner qu’ils se sont sentis délaissés.
C’est donc avec l’idée de continuer de plaire aux acheteurs actuels, mais aussi en tentant de ramener au bercail les acheteurs qui ont déserté la marque que le Volkswagen Tiguan 2025 arrive sur le marché avec une troisième génération. J’ai pu conduire ce véhicule, qui met maintenant l’accent sur le luxe, à l’occasion de son lancement médiatique.
La première chose qui frappe avec la nouvelle génération du Tiguan, c’est qu’il a l’air plutôt gros. Le capot, plus haut qu’avant, prend beaucoup de place tandis que la ligne sous la fenestration est courbée vers le haut, puis revient rapidement vers l’avant derrière la vitre de custode. Il y a aussi les ailes très prononcées, à l’avant comme à l’arrière. Bref, ce sont des éléments qui rompent avec le côté très teutonique qu’avait l’ancienne génération et qui accentue l’impression de grosseur.
Et ce constat est ironique parce qu’il n’est pas plus gros que l’ancien modèle. L’architecture est la même, tout comme l’empattement, mais la longueur hors-tout a diminué de 4,4 cm par rapport à l’ancien modèle.
Les versions Comfortline R-Line Black Edition 4MOTION (méchant nom à coucher dehors) et Highline R-Line sont nettement plus intéressantes à regarder que leurs homologues d’entrée de gamme Trendline 4MOTION ou Comfortline 4MOTION. L’ensemble R-Line apporte un pare-chocs avant plus sportif, avec un gros empiècement noir, des roues sont de 20 pouces ainsi que des tours d’aile et des rétroviseurs recouverts de noir lustré. Pour un peu plus de distinction, la version Highline R-Line est munie d’une calandre éclairée, d’un feu arrière continu éclairé, de phares distincts et de longerons de toit de couleur argent. Même si la version Highline, avec tous les artifices, est certainement la plus réussie, je préférais personnellement l’approche plus clinique et de style de familiale de l’ancienne génération.
La gamme commence par la version Trendline 4MOTION à un prix de 39 310 $ avec tous les frais inclus. À ce prix, vous devrez néanmoins vous contenter de jantes de 17 pouces et de vitres arrière claires, ce qui trahit le côté « entrée de gamme » de cette version. D’ailleurs, le constructeur ne s’attend pas à en vendre des tonnes.
Pour 3500 $ de plus (total de 42 810 $), la version Comfortline 4MOTION est à vous. Vitres teintées, jantes de 18 pouces, hayon électrique, siège du conducteur à réglage électrique sont de la partie. Honnêtement, pour le prix supplémentaire demandé, elle en vaut la peine.
Vient ensuite la version Comfortline R-Line Black Edition 4MOTION (je ne m’habitue pas) qui ajoute tout l’équipement de style R-Line mentionné plus haut, en plus du toit panoramique, vendue pour 46 310 $. Pour compléter la gamme, la version Highline R-Line 4MOTION offerte à 50 310 $ ajoute beaucoup d’équipement : écran central de 15 pouces, phares directionnels, affichage tête-haute, chaine audio à 12 haut-parleurs, sièges en cuir Varenna climatisés à massage à l’avant, bois véritable et climatisation à 3 zones, entre autres, l’équipent. C’est la version la plus intéressante, à mon avis, compte tenu de tout l’équipement embarqué pour le prix demandé.
Presque toutes les versions ont une instrumentation numérique de 10,25 pouces, un aspect que maitrise Volkswagen depuis longtemps. Avec plusieurs configurations disponibles et possibilités de personnalisation, c’est réussi.
Pour toutes les autres commandes, incluant l’infodivertissement, toutes les versions, même celle d’entrée de gamme, utilisent un écran de 12,9 pouces, sauf la version Highline qui fait grimper le tout à 15 pouces. C’est la même interface qu’on retrouve du côté de l’ID.Buzz et de l’ID.4 avec une excellente qualité graphique et une bonne rapidité d’exécution. On se sent dans un véhicule moderne même si elle demande une période d’adaptation. Certaines commandes sont cachées dans les sous-menus et il faut découvrir le chemin. Notez aussi que VW a abandonné les commandes tactiles au volant pour avoir des commandes physiques, et qu’elle a rajouté un bouton dans la console pour régler le volume, une bonne chose.
L’apparence plutôt simple de l’habitacle est mise en valeur par l’éclairage d’ambiance généreux, camouflé aux jonctions entre les panneaux et même dans les panneaux de tableau de bord et dans les portières dans la version Highline. Je salue aussi le choix de couleurs pour l’habitacle de toutes les versions de même que les différentes garnitures de couleur contrastante. Fini, le noir intégral! D’ailleurs, la qualité de finition est très bonne, les panneaux étant bien assemblés et les matériaux, de qualité.
Les sièges avant offrent un bon support, et même la mémorisation pour le passager dans la version Highline. L’amplitude des réglages est bonne et il est facile de trouver un bon confort, d’autant plus que l’accoudoir central est ajustable en profondeur et en hauteur. Hélas, il faut passer par l’écran central pour activer les sièges chauffants ou climatisés.
L’espace à la seconde rangée demeure une force du produit. Comme pour l’ancienne génération, l’espace est généreux pour toutes les mesures. Malgré la présence d’un toit panoramique, le dégagement pour la tête est parfaitement convenable, même plus généreux que l’ancien modèle.
La troisième rangée est maintenant complètement abandonnée, elle qui faisait office de figurante dans l’ancienne génération. Pour le moment, les capacités d’espace de chargement ne sont pas disponibles, mais VW nous a dit qu’elle s’attend à ce que l’espace soit légèrement réduit, notamment en raison du style plus acéré.
Le constructeur a confirmé l’arrivée d’une version plus performante, laquelle devrait être commercialisée plus tard cette année et qui remplacera la version que je conduis actuellement. La Highline 2025 aura donc une courte vie! Pour l’heure, il n’y a qu’un seul choix mécanique répandu dans toute la gamme, un 4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres, une évolution.
Les données techniques n’en font pas un avion de chasse : 201 chevaux de puissance (+17 chevaux) et 221 lb-pi (idem) de couple sont au menu. Avec de tels chiffres, il n’est ni en retard sur la concurrence, ni avantagé, du moins pour la version thermique. Il ne manque qu’une version hybride ou, encore mieux, hybride rechargeable, pour faire passer le Tiguan dans l’ère moderne du côté mécanique, deux mécaniques pour lesquelles VW est très peu bavarde.
Une automatique à huit rapports est de série pour tous les modèles, de même que le rouage intégral. Il y a aussi eu un gain en matière de capacité de remorquage : le modèle peut désormais remorquer 816 kg (1800 lb).
L’ancien Tiguan avait la réputation d’être plutôt lent dans ses réactions, notamment en raison de sa mécanique qui visait toujours une économie d’énergie maximale.
Dès le premier abord, je me rends compte que la réactivité de l’accélérateur est bien meilleure. Le véhicule est plus prompt dans sa livraison de puissance et la transmission réagit assez bien à basse vitesse. En ville, elle se fait oublier et le petit moteur aussi, étant silencieux et bien isolé.
À vitesse d’autoroute, c’est le calme plat. L’insonorisation est très bonne et le silence règne à bord. C’est d’ailleurs ce qui distingue le modèle 2025 de celui de la deuxième génération. Il est plus doux sur la route, les sièges sont toujours fermes et soutenants, et l’ambiance luxueuse le place avantageusement parmi la concurrence. On le sent solide et bien ancré à la route. Les jeux de couleur et la bonne qualité de finition rehaussent l’impression qu’on a d’être à bord d’un véhicule plus cher, un peu comme le faisaient les anciens modèles de VW.
Du point de vue dynamique, la direction se laisse manipuler du bout des doigts, par l’entremise du volant au gros boudin. Malgré la présence de roues de 20 pouces, le roulement n’est pas trop ferme et j’ai trouvé le véhicule plus agile que le modèle précédent. La suspension ne perd jamais de son sang-froid, même sur les routes bosselées, et on se sent donc en contrôle.
Même si la puissance est augmentée en 2025, je ne l’ai pas ressenti derrière le volant. On sent que la mécanique est là pour faire avancer le véhicule, sans plus, d’autant plus que la transmission continue d’éprouver de la difficulté à trouver le bon rapport en reprise. En plus, quand elle se décide, il ne se passe pas grand-chose. Vivement la version à 268 chevaux!
Du côté de la consommation, il faudra valider le tout au Québec dans des conditions normales, parce que les 9,5 litres/100 km que j’ai obtenus me semblent anormalement élevés.
Cet essai m’a permis de confirmer que le Volkswagen Tiguan 2025 améliore des aspects clés de ce type de véhicule. Notamment en matière d’habitacle et de confort, il retrouve ce qui a fait la réputation de VW au fil du temps. Il est aussi plus amusant à conduire, mais je déplore la mécanique sans saveur. Même si je suis conscient qu’il s’agit de la mécanique d’entrée de gamme, une calibration plus recherchée ne ferait pas de tort.
Compte tenu de la nouveauté du modèle et des améliorations faites, au niveau électronique, nous vous recommandons d’attendre avant d’acheter le véhicule pour nous laisser le temps de valider sa fiabilité.
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