Après avoir découvert l’Opel Grandland électrique, nous avons pu tester dans la foulée la version microhybride d’entrée de gamme. Le SUV a-t-il un autre visage avec le 1.2 l essence aidé par un petit moteur électrique ?
Ce SUV de 4,65 m est, hormis le van Zafira Life, l’Opel la plus imposante du catalogue. C’est donc le haut de gamme. Elle repose sur la même plateforme STLA Medium que les Citroën C5 Aircross et Peugeot 3008 et 5008. Pour Tagtik, nous avons déjà pu prendre le volant de la version électrique de 213 ch. Il y a aussi une déclinaison hybride rechargeable de 195 ch avec un moteur 1.6 turbo. Dans le cas qui nous occupe ici, c’est la solution microhybride 48V de 145 ch comprenant un 1.2 l turbo essence de 136 ch et un moteur électrique de 28 ch (21 kW) intégré à la boîte de vitesse robotisée. Tout cela donne 145 ch cumulés sous l’accélérateur. Pas de prise, pas de charge. En fait, c’est un peu comme une voiture essence, mais qui consomme moins en reprise et en ville grâce à l’aide électrique.
Moteur !
Démarrage en silence et en douceur avec l’électrique avant que le 3-cylindres s’ébroue. Je retrouve bien sûr l’univers rencontré dans la variante électrique. L’intérieur classique propose des matériaux corrects et des sièges confortables siglés AGR pour le bien-être dorsal. Le grand écran central horizontal de 16 pouces de notre finition GS focalise l’attention, mais des boutons permettent d’accéder rapidement à des menus spécifiques. Il y a un bouton pour le volume de la radio et une rampe spécifique pour la climatisation. N’oublions pas les boutons sur le volant, dont le régulateur de vitesse.
Bref, l’ergonomie est bien conçue en évitant le tout tactile. Toutefois, il faut encore passer par l’écran pour le volant chauffant ou les sièges chauffants. Et si vous voulez adapter la hauteur de l’affichage tête haute, c’est via le même bouton que le réglage des rétroviseurs, sur la portière. C’est malin, mais déroutant la première fois : "il est où ce f*** menu pour régler cet affichage devant mes yeux ?"
La Venise du Nord
L’agenda professionnel m’envoyait à Bruges durant cet essai. Dès lors, je me suis lancé dans un trajet autoroutier pour rejoindre la Venise du Nord. Et avant de rentrer au bercail, un détour dans les Polders permettra de tester la voiture en faisant une agréable balade flamande. C’est ainsi que j’ai pu remarquer que le Grandland n’avait pas trop de mal à suivre la cadence à 120 km/h et se laisser mener tranquillement entre ciel, prairies et canaux. Les 136 ch sont bien épaulés par le moteur électrique. Mais ne nous leurrons pas, l’Allemande affiche malgré tout des performances modestes avec un moteur essence qui monte parfois dans les aigus en bout de course. Cette motorisation, c’est pour la conduite cool. Laquelle est aidée par une palette d’aides à la conduite (ADAS) complète et plutôt bien réglées.
Au niveau de la consommation, la moyenne réelle est aux alentours des 6 l/100 km. Ce qui autorise une autonomie de plus de 900 km. Mais en adoptant une conduite anticipative, bénéficiant au mieux du moteur électrique, sur un parcours mixte fluide, il m’a été possible de descendre à 5,6 l/100 km. Officiellement, cette voiture affiche une consommation WLTP de 5,4 l/100 km (121 g CO2/km). En étant encore un peu plus doux avec l’accélérateur, c’est atteignable.
Air marin
Tant qu’on est près de la mer, il faut trouver le requin qui nous manquait dans la variante électrique. Souvenez-vous, on avait trouvé ceux au niveau du vide-poche sous la console entre les sièges avant. Un autre requin se cache sous la caméra de recul. Vous pourrez le voir en ouvrant le hayon (électrique). Là où la marque a également soigné le travail, c’est dans l’ambiance lumineuse extérieure avec un logo au Blitz (ou Vauxhall au Royaume-Uni) éclairé sur la calandre. La voiture ne manque pas de briller de jour comme de nuit avec un éclairage rudement efficace. En cas de saleté sur le pare-brise, le lave-glace n’est pas projeté par des gicleurs depuis le capot, mais via un arrosage intégré aux essuie-glaces. Cela n’enlève pas mieux la collection d’insectes collés, mais au moins cela mouille la totalité de la zone balayée. Ce qui est certainement plus efficace en hiver pour enlever les projections du salage, avec un liquide de lave-glace adapté, bien évidemment.
Laissez entrer le Soleil
Bien équipée, avec entre autres le Comfort pack, l’habitacle de notre voiture se laisse baigner de lumière avec le toit panoramique ouvrant. Les occupants à l’avant et à l’arrière sont toujours aussi bien installés. Opel a toujours veillé à offrir de bons sièges. Confirmation une fois de plus. En alliées efficaces, les suspensions ont trouvé un juste compromis entre fermeté et souplesse. Dès lors, les kilomètres avalés sur la E40 (que les Belges appellent l’Autoroute de la mer) n’ont pas été trop éprouvants après une journée de travail.
Notez qu’au niveau du cockpit, le chargeur par induction est surmonté d’un couvercle translucide. Une solution appréciable pour éviter la distraction tout en permettant de jeter un coup d’œil éventuel. Même si l’appairage permet de disposer des fonctions essentielles du smartphone sur l’écran central orienté vers le poste de conduite. Si vous préférez faire confiance à l’interface du constructeur, l’écran propose trois zones personnalisables. Mais le tout manque de couleurs. Toutefois, l’assistance vocale est estampillée ChatGPT. Pour les vacances, à 5 maximum, le coffre est généreux avec un volume de 550 l à 1650 litres. Il y a une banquette rabattable en 40/20/40 et un double plancher qui ne compense pas complètement le seuil de chargement assez haut.
Bon prix
Le modèle GS essayé, archi équipé, se négocie 42.329 € en Belgique. De base avec la finition Edition proposant un équipement correct et un écran central de 10 pouces, il faut compter 33.490 €. Pour la fiscalité, c’est le moteur thermique de 136 ch (100 kW) qui sera pris en compte. En tout cas, c’est 13.500 € de moins que la version électrique, et 8000 € de moins que l’hybride rechargeable ! En France, Opel propose la Grandland à partir de 34.780 €. Pour le modèle GS similaire à celui de notre essai, il faut compter 42.100 €. En Suisse, la fourchette de prix débute à 38.770 CHF en Edition pour dépasser 50.000 CHF avec un équipement complet en GS.
(Olivier Duquesne – Source : Olivier Duquesne – Pictures : © Olivier Duquesne – Stellantis)